jeudi 31 mars 2016

La 5e Vague, tome 2 : La Mer Infinie


"Il n'y a plus aucune limite entre nous. Aucune séparation. Le vide est rempli. Le néant, défié."


Présentation de l’Éditeur :
Comment débarrasser la Terre de ses sept milliards d'habitants ? Retirez aux hommes leur humanité...
Cassie Sullivan et ses compagnons ont survécu aux quatre premières vagues destructrices lancées par les Autres. Maintenant que l'espèce humaine a été presque entièrement exterminée et que la 5e Vague déferle sur la planète, le groupe se trouve face à un choix : se préparer à affronter l'hiver en espérant le retour rapide d'Evan Walker, ou se mettre en quête d'éventuels survivants avant que l'ennemi ne referme sur eux son impitoyable piège.
Personne ne peut prédire à quels abîmes de cruauté les Autres sont prêts à s'abaisser, ni à quelles hauteurs l'humanité saura se hisser. La bataille finale ne fait que commencer...
Ils connaissent notre manière de penser.
Ils savent comment nous exterminer.
Ils nous ont enlevé toute raison de vivre.
Ils viennent maintenant nous arracher ce pour quoi nous sommes prêts à mourir.

Auteur : Rick Yancey

Genre : Science-Fiction ; Jeunesse

Le livre commence ainsi :   

"Il n'y aurait pas de moisson.
La pluie printanière a réveillé les bourgeons endormis, de belles pousses d'un vert puissant ont surgi de la terre moite, s'étirant comme un dormeur après une longue sieste. Le printemps a laissé place à l'été, et les belles tiges vertes ce sont assombries, passant d'un léger ocre à un brun doré. Les journées sont devenus longues et chaudes. D'épais nuages noirs ont apporté de la pluie, et les tiges brunes se sont mises à briller sous le crépuscule perpétuel qui s'attardait sous la voûte céleste. Le blé s'élevait, mûrissait, ses têtes penchées sous le vent de la prairie, tels un immense rideau ondulant, une mer ondoyant sans fin et s'étirant jusqu'à l'infini."

Mon avis :

J'ai trouvé le premier tome bien plus adulte et glaçant que ce que je pensais trouver avant de le lire. Je l'ai adoré, j'attendais donc beaucoup de cette suite, avec laquelle j'ai vécu une lecture en dents de scie puisse que je suis passée par plusieurs stades de ressenti. Mais ce que j'en retiens surtout, c'est la plume de l'auteur qui est incroyable, travaillée et réfléchie, qui a réussit à me toucher en plein cœur.
Je sais que bon nombre de blogueurs ont été déstabilisés par ce tome, voir même très déçus. Et je peux les comprendre car je pense que cette histoire va bien au-delà du genre young-adult.
Ce n'est pas une dystopie comme les autres, l'auteur s'amuse à perdre son lecteur, à lui faire croire qu'il a la solution, mais en fait il nous tient en haleine jusqu'au bout du tome. J'ai été frustrée bon nombre de fois dans le livre, mais l'auteur en a voulu ainsi et je comprends à présent pourquoi.
Ce livre a un côté très philosophique, un genre de science-fiction qui n'est pas à la portée de tous, moi-même je ne pense pas avoir compris toutes les subtilités du texte et de l'histoire.
D'ailleurs, s'ils comptent faire un deuxième film, je serais forcément déçue. À mes yeux, il est impossible d'adapter cette histoire au cinéma.
Pour en revenir à l'histoire est aux personnages, j'ai trouvé que dans le fond, La 5e vague se rapprochait beaucoup des âmes vagabondes.
Dès la première page, on entre directement dans l'horreur et l'insupportable.
Durant tout le livre j'ai été dans le dans le même état que les personnages. Pourquoi, pourquoi tuer les humains de cette façon alors qu'ils pourraient tout aussi bien en finir une bonne fois pour toute ? Quel est le but de toute cette souffrance, cette torture ?
Le début avec tous les personnages au même endroit, a été assez laborieux pour moi car assez lent et les réactions des personnages me semblaient étranges, voir même illogiques. Surtout celles d'Evan.
En parlant de lui, j'ai aimé qu'il soit le narrateur durant quelques chapitres et qu'il appelle Cassie "Mon éphémère".
Le passage où Ringer joue avec Raznor est trop long, en plus je ne comprenais rien à leurs jeux. Encore un autre passage où l'auteur a faillit me perdre. Mais tout est explicable si on tient bon !
Je savais que tous les dialogues entre Raznor et Ringer étaient importants car plein de sous-entendus. Mais je n'en comprenais pas la moitié... Heureusement, avec de la patience, tout s'éclaire.
Je ne pensais pas que cela arriverait, mais à la fin, j'ai commencé à vraiment apprécier Raznor. Personnage qui pense à ne pas jeter n'importe où un sachet de bonbon, pour la planète. Cela m'a fait sourire.
J'ai aussi été surprise que ce que ce tome soit un vrai club de rencontre. J'ai eu l'impression que tout le monde embrassait tout le monde.
Ce que j'ai le plus aimé dans cette histoire, outre le style d'écriture très travaillée de l'auteur, c'est son imagination.
On croit avoir comprit alors que non, nouveau retournement de situation. L'auteur nous perd, nous fait croire à une solution, et finalement l'horreur de la situation est pire que ce qu'on pensait.
J'attends évidemment encore beaucoup de la suite, mais j'ai peur d'être déçue car je me demande bien comment cette histoire va finir.

Mon ressenti sur certains passages (spoilers) :

- Ringer qui tire sur Teacup au début. D'accord elle ne savait pas que c'était la gamine. Mais déjà pourquoi tirer sans voir qui elle a au bout de son canon ?? C'est quoi ce délire ??

- Sam qui donne un coup de poing à sa sœur ?? Mais c'est quoi cette famille ? Ils sont sacrément violents.

- le retour de Evan incompréhensible, qui attaque tout le monde ??

Citations :

"Il sourit. Au milieu de sa barbe sale, ses dents paraissent très blanches, et maintenant, parce qu'il l'a suggéré, je pense à l'embrasser et je me demande si les poils au-dessus de sa lèvre supérieure me chatouilleront.
Je repousse cette pensée. Les promesses n'ont pas de prix, et un baiser est une esquisse de promesse."

"J'avais à peu près son âge quand j'ai commencé à jouer aux échecs. Le magnifique plateau en bois sur une table dans le bureau de mon père. Les pièces en ivoire brillant. Le roi austère. La reine hautaine. Le chevalier noble. Le fou pieu. Et le jeu en lui-même, la façon dont chaque pièce apportait son pouvoir individuel à l'ensemble. C'était simple. C'était complexe. C'était à la fois brutal et élégant. C'était une danse, une guerre. C'était un univers limité et éternel. C'était la vie. "

"Tout est lié. Les Autres l'ont compris, bien mieux que la plupart d'entre nous. Pas d'espoir sans foi, pas de foi sans espoir, pas d'amour sans confiance, pas de confiance sans amour. Retirez un seul de ces éléments et tout le grand château de cartes de l'humanité s'écroule. "

"Alors comme ça, Vosch, tu prétends savoir comment nous pensons. Dans ce cas, tu sais ce que je suis sur le point de faire. Je vais te peler la gueule avec ma pince à épiler. T'arracher le cœur avec une aiguille à coudre. Je vais t'infliger sept milliards de mini-entailles qui te feront pisser le sang - une pour chacun d'entre nous. C'est le prix à payer. Prépare-toi, connard, parce que quand on retire l'humanité des humains, il ne reste que des humains sans humanité.
En d'autres mots, tu obtiendras exactement ce que tu as voulu, espèce d'ordure !"

"- C'est ça, Cassie, pleure ! A-t-il répliqué d'un ton amer. Pleure, Cassie. Pleure pour elle. Pleure pour tous les enfants. Ils ne peuvent pas t'entendre, ni te voir, ni comprendre ta souffrance, mais chiale pour eux, vas-y, remplis ce putain d'océan de l'horreur, et pleure ! "

"- Ces connards ont fait une grosse bourde en omettant de te tuer, a-t-il bredouillé.
- Benjamin Thomas Parish, c'est le compliment le plus adorable et le plus bizarre qu'on m'ait jamais fait."

"L'incertitude de mon expérience m'écrase. Je me noie dans une mer infinie. Je sombre lentement, le poids des profondeurs obscures m'entraînant vers le bas, forçant l'air hors de mes poumons, broyant mon cœur."

"- Mon père avait l'habitude de raconter l'histoire des six hommes aveugles et de l'éléphant. Un homme touche la patte de l'animal et dit que l'éléphant doit ressembler à un pilier. L'autre touche la trompe et affirme que l'éléphant doit plutôt ressembler à une branche d'arbre. Le troisième aveugle touche la queue et déclare que l'éléphant est comme une corde. Le quatrième touche le ventre : pour lui, l'éléphant est comme un mur. Le cinquième, une oreille : selon lui l'éléphant est comme un drapeau. Sixième aveugle : une défense, alors pour lui, l'éléphant est un tuyau.
[...]
- Le truc, je dis, c'est qu'à l'instant où le ravitailleur est apparu, nous sommes tous devenus pareils à ces aveugles tapotant un éléphant."

"Il se penche vers moi et plaque un baiser sur mes lèvres.
- Ne recommence jamais ça ! Je lui dis.
- Pourquoi ? Parce que tu as aimé, ou pas du tout ?
- Les deux."

"Les battements de nos coeur, le rythme de nos souffles, et les étoiles tournoyantes que nous ne pouvons voir, qui marquent le temps, mesurant les intervalles de plus en plus courts jusqu'à la fin de nous, de lui et de moi, et de tout le reste."

"Le monde est une horloge qui ralentit, et leur Arrivée n'a rien à voir avec ça. Le monde a toujours été une horloge. Même les étoiles s'éteindront une à une, et il n'y aura plus de lumière ni de chaleur, et c'est ça, la guerre, la guerre futile et sans fin contre le néant, le vide sans lumière et sans chaleur qui se précipite vers nous."

"La lumière dorée, les troncs d'arbres luisants de glace, et le parfum de l'air dans le froid matinal. Les choses que nous laissons derrière nous et celles qui ne nous laissent jamais. Le monde a déjà connu une fin. Il en connaîtra une autre. Le monde se termine et le monde renaît. Le monde renaît toujours."

"- J'emmène Teacup et Poundcake. Toi, les autres. En faisant comme ça on double nos chances.
- Pourquoi s'arrêter à ça ? Je lui ai demandé. Pourquoi ne pas se séparer tous ? Nos chances seraient quadruplées.
- Sextuplées, m-a-t-elle corrigée.
- Bon, je ne suis pas un génie des maths, a dit Ben, mais je pense qu'en se séparant ainsi on fait exactement leur jeu. C'est ce qu'ils veulent : nous isoler, puis nous exterminer."

Note :

16/20



Une écriture sublime. L'auteur nous perd, puis nous fait croire qu'on a comprit, pour nous perd à nouveau, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on soit à bout de souffle et qu'on termine le livre dans un état étrange. Je suis Bouleversée, énervée, hallucinée, étonnée. 





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