samedi 13 octobre 2012

Ruy Blas

L'Auteur : Victor Hugo est une des grandes figures du XIXème siècle. Il a écrit, entre autres, Notre Dame de Paris
Le Roman : Editions GF-Flammarion ; 2007 ; 257 pages
Genre : Théâtre

Présentation de l’Éditeur : Le héros de ce drame romantique, Ruy Blas, déploie son intelligence et son éloquence, tant pour dénoncer et humilier une oligarchie accapareuse des biens de l'État que pour se montrer digne d'aimer la reine d'Espagne. Mais cette voix du peuple, éprise de justice, éclairée par l'amour, est prisonnière d'une livrée de valet et d'un maître attaché à perdre la réputation de la reine en lui donnant « son laquais pour amant ».

Mon avis :

J'étudie cette pièce de théâtre durant mon cours d'Histoire Littéraire à la fac et ce fut un vrai plaisir de retrouver cet auteur !
Cette pièce est extrêmement intéressante car, au premier abord, elle peut ne ressembler qu'à une simple comédie romantique, mais c'est bien plus que cela, des enjeux politiques y sont démontrer ainsi qu'une vraie critique du gouvernement en place au XIXème siècle. Victor Hugo a beau se trouver proche du pouvoir à l'époque où cette pièce sera représentée, il s'inspire des romans médiévaux pour faire apparaître son vrai but derrière les apparences.

Pour ce qui est des personnages, Ruy Blas me touche par son amour fou et cette situation dans laquelle il se retrouve bien malgré lui. Il est très intéressant et puissant à mes yeux puisque, bien qu'étant un valet, il devient presque l'égal d'un Roi. D'ailleurs, l'absence totale du Roi d'Espagne dans cette pièce lui confère une longue tirade durant laquelle il va jusqu'à nommer les ministres de "mauvais serviteurs" de l'Etat, de "voleurs" et selon moi, il va même jusqu'à les insulter d'assassins puisqu'ils sont pire que des voleurs. Ils pillent les richesseq de leur pays qui est en total déclin ! Hugo nous dépeint une Cour d'Espagne infestée de nobles ministres qui profitent allègrement de leur statut pour magouiller et prendre le plus qu'ils peuvent, tant qu'il en reste encore un peu !
Don Salluste, quant à lui, est détestable à souhait. En cours, notre professeur nous a démontré qu'en réalité, c'était lui le héros de cette pièce puisque tout tourne autour de SON plan, SES envies, SA vengeance. Hugo a voulu faire comprendre par cela que le peuple (Ruy Blas) n'est en fait jamais au premier plan, même quand on lui en donne l'illusion... C'est très intelligent selon moi (mais bon, j'ai du mal à rester objective avec Victor Hugo depuis ma découverte de Notre-Dame de Paris, ma relecture de Ruy Blas m'a conforté dans l'idée que c'est un auteur à part à mes yeux ^^)
La Reine est un peu le personnage qui ne sert pas à grand chose, à part à démontrer à quel point elle n'a aucune liberté ! 
Nous avons du quiproquo, chose que j'adore dans le théâtre, avec le personnage de Don Cesar (celui qui m'a le plus amusé. Bon vivant, chercheur d'ennuis !) qui se fait embarquer aux barbaresques et dont l'identité est volée par le pauvre Ruy Blas qui le remplace à la Cour, sous les ordres de Don Salluste. Quand Don Cesar revient, cela donne lieu à des scènes avec un effet très comique !


Pour finir, je voulais faire une petite remarque : La situation politique de la pièce n'est pas sans rappeler la notre ! Ruy Blas est donc, pour moi, une pièce intemporelle !


Mon ressenti sur certains passages (spoilers) :

- Il y a cette fameuse scène où la reine se rend compte du fait que Ruy Blas est celui qui envoie les lettres d'amour et où celui-ci s'aperçoit que la reine garde son morceau de dentelle déchiré sur son sein. Si ça c'est pas romantique franchement !!!

Citation :

« Ne demandais-tu pas pourquoi je l’aime ainsi,
Et depuis quand ?... Un jour… Mais à quoi bon ceci ?
C’est vrai, je t’ai toujours connu cette manie !
Par milles questions vous mettre à l’agonie !
Demander où ? Comment ? Quand ? Pourquoi ?
Mon sang bout !
Je l’aime follement ! Je l’aime, voilà tout ! »

"- Bon appétât ! messieurs !
Tous se retournent. Silence de surprise et d'inquiétude. Ruys Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.
- Ô ministres intègres ! 
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts
Que d'emplir vos poches et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs, qui venez le voler dans sa tombe !"

Note :


Valeur sûre
8,5/10


Comédie, drame, romantisme, politique. Tout y est ! Hugo exploite avec brio différents styles pour faire passer un message implicite très sérieux. Message que certaines personnalités de l'époque n'avaient pas eu l'intelligence de chercher ! Du grand Hugo avec du rire et des larmes ! 




Lu dans le cadre de mon cours d'Histoire Littéraire à la fac de Lettres de Montpellier.

4 commentaires:

  1. Oh! Je pensais que c'était un coup de coeur!

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    1. J'aurai du mal à mettre un coup de coeur à un classique. Normalement les coups de coeur j'ai envie de les lire, relire et rerelire ^^ Et il faut vraiment que je sois transportée !
      A ce niveau là, je dirais que Notre-Dame de Paris m'a beaucoup plus transporté que Ruy Blas ! Mais Valeur Sûre c'est le cran juste en dessous Coup de coeur donc c'est énormissime quand même !!! :p

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  2. Tu me donnes envie de la relire ! Surtout que je l'ai lu il y a longtemps et je n'en garde aucun souvenir !

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    1. J'en avais un souvenir vraiment minime en le commençant il y a un mois ! Et c'est vraiment très sympa :) Je te le recommande ^^ (de toutes façons, j'ai envie de relire tous les classiques qu'on m'a obligé à lire au collège ou lycée. Parce qu'à mes yeux on ne peut pas vraiment les comprendre aussi jeunes et on peut être dégoûtés ce qui est fort dommage !)
      Mon challenge, un jour relire La Bête Humaine de Zola mdr
      Bisous Feflie :)

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