Ce livre m'a été prêté par Yukarie, merci à elle ^^
J'ai lu ce livre dans le cadre de la Lecture Commune du 30 mars 2012 sur le site de Livraddict et organisé par Simi.
Voici les liens des autres participants : Mia ; Petite Fleur ; Lilichat ; Nelly17 ; reveline ; Juliah ; Felina ; meldc ; Gabyelle ; Luna ; nane42 ; Laura1912 ; Tris ; Caya ; _ananas_ ; styx2005 ; stephanie-plaisir de lire ; Sookies ; Anna002
L’auteur : Lauren Oliver est une auteur américaine
Le Roman : Editions Hachette (Black Moon) ; 2012 ; 27 chapitres
Genre : Jeunesse ; Science-Fiction
Présentation de l’Editeur : Lena vit dans un monde où l’amour est considéré comme le plus grand des maux. Un monde où tous les adultes de 18 ans subissent une opération du cerveau pour en être guéris. A quelques mois de subir à son tour « la Procédure », Lena fait une rencontre inattendue… Peu à peu elle découvre l’amour et comprend, comme sa mère avant elle, qu’il n’y a pas de plus grande liberté que laisser parler ses sentiments. Même si cela implique de quitter ses certitudes…
« Ils prétendent qu’en guérissant de l’amour nous serons heureux et à l’abri du danger éternellement. Je les ai toujours crus. Jusqu’à maintenant. Maintenant, tout a changé. Maintenant, je préférerais être contaminée par l’amour ne serait-ce qu’une seconde plutôt que vivre un siècle étouffée par ce mensonge. »
Mon avis sur l’histoire :
J’ai adoré, avant de commencer ma lecture, de voir que l’auteur avait laissé une petite annotation pour les personnes qu’elle avait aimé, et celles qu’elle aimerait plus tard. Je me suis sentie proche d’elle et j’ai démarré le livre avec une note très positive !
Certains pensent que le début est trop long à leur goût mais je ne suis pas de cet avis. L’auteur prend justement le temps de bien placer le décor, de nous faire découvrir dans quel monde vit Lena, ce que d’autres romans despotiques que j’ai lu ne font pas, ce qui m’avait d’ailleurs frustré pour certains. Donc, même si l’action pure et dure n’arrive qu’au bout de plusieurs chapitres, j’ai aimé cette mise en place de l’histoire et je crois bien d’ailleurs que c’est pour cela que je me suis autant attachée à Lena, l’héroïne, et à sa meilleure amie, Hana.
J’ai été jalouse en lisant cette histoire car j’ai trouvé l’idée totalement brillante et j’aurais aimée pouvoir l’écrire. Faire de l’amour une maladie dont tout le monde a peur et veut se débarrasser, quel coup de génie !
Les habitants de ce monde ont eu un bourrage de crâne total, des œuvres come « Les Fondements de la société » sont lu comme une Bible. Il y règne un régime totalement autoritaire, presque aucune liberté d’agir, et même de penser. Ces habitants subissent une surveillance constante, même téléphonique. La suppression de la liberté pour autrui est à son paroxysme.
Chaque petites citations ou extraits, du manuel pour la sûreté, la santé et la satisfaction, en début de chapitres sont très bien écrites et nous plongent totalement dans le quotidien de Lena, notre héroïne. Jeune fille totalement attachante qui a été complètement endoctrinée depuis son enfance, comme tous les autres.
Sous la plume de l’auteur, on sent parfois que Lena se retient de ressentir, de penser, de vivre. On leur a apprit à avoir peur de l’amour, de la souffrance, de la vie en fait, en quelques sortes.
Certaines scènes sont parfois allé jusqu’à me choquer à me donner la nausée quand je me rends compte du monde dans lequel les héros de ce livre vivent. Nous sommes plongés complètement dans l’action, mon cœur était totalement affolé dans certaines scènes. Je ne pouvais arrêter ma lecture avant de savoir ce qu’il adviendrait de notre couple maudit.
Durant tout le dernier chapitre, avant la scène finale, je suppliais dans ma tête « non, l’auteur ne va quand même pas faire ça ? Non, elle ne le fera pas. Ce n’est pas possible, elle ne peut pas faire ça ! Ah ben si, elle a fait ça… »
Mon avis sur les personnages :
Lena a une dure opinion d’elle-même. Elle se rabaisse constamment et se compare à son amie, Hana, si belle et pleine de charme. En somme, une adolescente très bien décrite. Quand Lena commence à ressentir les symptômes de « l’amor deliria nervosa », elle devient de plus en plus irritable avec sa famille et se rebelle. Elle ressent la peur de cette liberté qu’elle sent s’épanouir en elle, comme une peur de l’inconnue, mais elle en ressent la joie également. La signification du prénom de Magdalena est très bien trouvée et expliqué par l’auteur.
Hana est un personnage auquel je me suis tout de suite attachée. Elle est drôle et pleine de vie. Elle offre un paradoxe évident par rapport au reste de la ville, et surtout à Lena. Justement, ils ont eu un tel bourrage de crâne toute leur vie que Lena ne supporte pas au début de voir que sa meilleure amie s’éloigne des sentiers battus.
Je suis tombée amoureuse d’Alex, littéralement. C’était moi qu’il regardait, qu’il touchait du bout des doigts. Je l’imaginais devant moi, me tendant la main pour me faire danser.
La relation entre Lena et Alex est fantastique, ces sourires dissimulés, ce cœur qui tambourine la poitrine. J’avais l’impression d’être amoureuse à nouveau !
J’ai également aimé le personnage de Gracie, cousine aphone, qui peut paraître peu importante au début de l’histoire mais qui résiste comme elle le peut au monde dans lequel elle vit.
Mon avis sur le style de l’auteur :
L’auteur n’a rien laissé au hasard dans son histoire et beaucoup de points signifient beaucoup plus de choses qu’on ne pourrait le croire au premier abord. L’auteur a su trouver les mots pour me toucher, me dégoûter aussi. Je m’y serais vraiment cru, et c’était très fort de sa part !
Passages préférés / importants (spoilers) :
- La première rencontre entre Alex, Hana et Lena. Extrêmement forte émotionnellement parlant pour moi. J’étais aussi troublée que Lena !
- La comptine de « L’enfant perdue » au début d’un des chapitres avec des métaphores bien exploitées. L’amour et le désir étant représentés vraiment comme un vice, quelque chose de malsain !
- Quand Lena découvre le chien agonisant m’a retourné l’estomac. J’ai bien failli pleurer. L’auteur a tellement bien décrit la scène que j’avais l’impression que le chien était devant moi, à me supplier du regard.
- Quand Alex vient au magasin de Lena, à l’improviste. Cette excitation ressentit par les personnages est palpable, et contagieuse !
- Dans la caravane d’Alex. Un instant que j’aurais aimé faire durer encore et encore…
- J’étais aussi affolée et apeurée que Lena quand sa famille la drogue et la bâillonne après avoir appris qu’elle était « contaminée ».
- Lorsque Lena et Alex s’enfuient en moto. J’étais fébrile d’excitation et de peur pour eux deux.
Citations :
« Aimer : un mot unique, une chose fuyante, pas plus épaisse qu’un fil. Voilà ce dont il s’agit : Le fil d’un rasoir. Qui s’insinue au cœur de votre vie et la coupe en deux. L’avant et l’après. Le reste du monde tombe d’un côté ou de l’autre. Avant et après. Quand au pendant, il n’est pas plus épais qu’un fils, lui non plus. »
« Heureusement, les cas de détachement émotionnel extrême – mère ou père se révélant incapable d’établir un lien normal et responsable avec leurs enfants et finissant par les noyer, les étouffer ou les battre à mort – sont rares. »
« Laissez-moi vous donner un conseil. Si vous entendez le passé vous parler, si vous le sentez planer dans votre dos ou faire courir ses doigts sur votre colonne vertébrale, la meilleure réaction à adopter, la seule, est de prendre vos jambes à votre cou. »
« Une fille doit échapper à quarante patrouilles de quinze à vingt hommes, réparties dans un rayon de dix kilomètres. Si elle doit parcourir quatre kilomètres pour rejoindre le centre de la ville, quelle est la probabilité qu’elle se réveille, le lendemain matin, dans une cellule ? Vous pouvez arrondir la valeur de TT à 3,14. » Ce passage m’a fait sourire.
« Je n’ai jamais rien éprouvé de plus douloureux et de plus délicieux qu’être aussi prêt de lui sans pouvoir le toucher. »
« L’amour, le plus fatal des maux mortels : Il vous tue, que vous soyez ou non contaminé. Non ce n’est pas exactement ça. L’exécuteur est l’exécuté. Le bourreau. La lame. Le sursie de dernière minute. Le souffle court. Le ciel au-dessus de nos têtes. Le salut. L’amour : Il tue, mais il sauve aussi. »
Note :
10/10
Delirium est LE livre que j’aurais aimé écrire. L’auteur a su trouver les mots pour nous expliquer que l’amour et la liberté sont les deux choses les plus importantes au monde, mais qu’ils vont également parfois de paire avec la peur, la souffrance, et la peine. Ce livre ne peut se résumer en quelques mots, et je ne veux exprimer que ceci : Merci Lauren Oliver d’avoir écrit cette histoire qui pour moi est un coup de cœur. Merci également pour cette fin grandiose, et vivement le tome 2 !