mercredi 23 novembre 2011

Love & Pop, Murakami Ryû


J’ai lu ce livre dans le cadre du club Lire @ Montpellier pour la rencontre du 15 décembre 2011.

L’auteur : Né le 19 février 1952 à Sasebo. Murakami Ryû est un écrivain et cinéaste japonais. Love & Pop est le premier livre que je découvre de cet auteur.

Le roman :
Editions Picquier Poche ; 2011 ; 223 pages et 17 chapitres

Présentation de l’Editeur :
Love & Pop aborde une forme de prostitution propre au Japon, dont Murakami avait déjà fait le sujet troublant de son film Tokyo Decadence. Par l'intermédiaire de messageries téléphoniques, de jeunes lycéennes acceptent des rendez-vous avec des inconnus pour pouvoir s'acheter des produits de marque. Le roman raconte la journée d'une jeune fille qui, désirant absolument s'offrir une topaze impériale, accepte coup sur coup deux rendez-vous avec des hommes. Mais les rencontres ne vont pas se passer comme elle l'avait prévu. La littérature n'a que faire des questions de moralité, dit Murakami Ryû, qui a construit son roman à la manière d'une œuvre d'Andy Warhol, en fondant dans la narration des bribes de conversations, d'émissions de radio ou de télévision, des litanies de marques, de titres de films ou des paroles de chansons à la mode. Comme un bruit de fond faisant soudain irruption au premier plan pour saturer le sens de ces rencontres qui ouvrent sur tous les possibles de l'humain. Tandis qu'une violence latente se fait de plus en plus pressante et précise.

Mon avis :
Il faut savoir que je n’avais jamais lu de littérature japonaise auparavant et que j’ai ouvert ce livre sans a priori aucun. Je trouvais d’ailleurs le thème de base intéressant, un sujet choc qui aurait du me passionner mais ce ne fut malheureusement pas entièrement le cas…
Nous suivons donc dans cet ouvrage plusieurs expériences de notre héroïne, Yoshii Hiromi, et de ses amies, dans le milieu d’une prostitution que je ne connaissais pas. Ces filles ne sont pas vraiment attachantes à première vue, on les sent surtout très superficielles. Yoshii va vivre plusieurs rendez-vous avec des hommes assez étranges et j’irais même jusqu’à dire que ces échanges étaient vraiment malsains.
Parlons du style de l’auteur. Je n’ai absolument pas aimé cette manière d’écrire. Nous suivons entièrement l’héroïne et nous entendons tout ce qu’elle entend et nous voyons tout ce qu’elle voit. Ce qui fait qu’on a droit à des pages entières de listing de marques puisque Yoshii se ballade avec ses amies dans des rayons de produits de luxes. Des passages interminables de publicité ne nous sont malheureusement pas épargnés. Les messages téléphoniques où les hommes laissent leur coordonnés pour être contactés par ces prostitués étaient évidemment importants mais l’auteur nous en donne beaucoup trop. L’écriture n’est pas aérée, parfois on ne sait pas qui parle ni qui fait quoi. J’étais très souvent perdue et je devais m’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre que ce n’était pas l’héroïne et ses amies qui parlaient mais bien des publicités ou d’autres protagonistes.
Il y a tout de même quelques petits moments très forts dans l’histoire, Yoshii va malheureusement rencontrer des hommes vraiment malsains mais on n’a pas l’impression qu’elle ai apprit quoi que ce soit à la fin du bouquin, c’est assez déstabilisant.
Je ne recommanderais pas ce livre, sauf pour ceux qui justement aiment ce genre d’écriture où on suit entièrement le personnage et où tout est un gros cafouillage, sans même parfois de sauts à la ligne ou d’explications.

Le livre et moi : J’avoue, ce fut beaucoup plus une torture qu’un plaisir de lire ce livre. Je pense peut-être n’avoir pas saisi le message de l’auteur. Dans tous les cas, je n’ai pas aimé le style d’écriture, c’était le capharnaüm et j’avoue aimer ce qui est organisé, bien expliqué. L’auteur passe d’un sujet à un autre sans saut à la ligne, sans prévenir, il est compliqué de rester concentrer sur ce que l’on lit. J’ai eu aussi un peu de mal avec les prénoms japonais.
A part quelques scènes fortes qui valent le coup d’œil, je trouve que ce livre n’est qu’une addition de listing de marques interminables, de publicités sans intérêts et de discussions entre filles superficielles qui hérissent le poil. Quand on enlève tout cela, les réels passages intéressants sont moindres et cela m’a vraiment laissé comme un goût de « Tout ça pour ça ? ».

Passages préférés : Celui où on comprend pourquoi ce livre a été nommé « Love & Pop »

Citations :
« Ce qu’on a envie de faire ou ce qu’on désire, quand on pense qu’on en a envie, si on ne fait pas l’effort de s’y mettre tout de suite, eh bien, ce désir vous quitte immanquablement sans même que vous en ayez conscience. »

Note :

4/10 

Un style d’écriture que je n’ai vraiment pas apprécié, un gros capharnaüm dans lequel je n’ai pas réussi à rester concentrée. Une histoire qui aurait pu être intéressante mais dont je n’ai certainement pas su saisir le sens final de l’auteur.

3 commentaires:

  1. Wouaw, le style d'écriture ne me conviendrait absolument pas ! Je peux tout de suite oublier ... moi les trucs qui donnent l'impression d'être "brouillon" ça me rebute ! Tu es courageuse de l'avoir terminé ^^

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  2. Aïe! Nos avis divergent totalement, j'ai adoré ce livre! Si tu veux je viens de publier ma chronique : http://lenlivree.blogspot.com/2011/12/love-pop-de-ryu-murakami.html

    Il y a un point où je pense que tu te trompes. Je suis persuadée que Hiromi au contraire apprend beaucoup de ce qui lui est arrivé. Déjà le récit est encadré par deux rêves de Hiromi qui contiennent tout deux des animaux. Le 1er apparaît clairement comme totalement négatif alors que celui qui clôt l'ouvrage est entièrement positif puisque Hiromi fait revivre le chien. Ensuite je pense que ce qu'elle a retenu de ses expériences pourrait se résumer à travers cette phrase de Captain Eo : "Lorsque tu es nue comme tu l'es en ce moment, il y a quelqu'un qui est triste à en mourir". Quand Hiromi parle de cette phrase à Kobayashi il lui répond "Seul un type bienveillant a pu te dire une chose pareille". Il y a évidemment une ironie tragique dans cette réponse mais qui pose tout de même une question : Captain Eo est-il un adjuvant ou un opposant? Kobayashi rajoute : "ben oui, ça veut dire que tu as de la valeur. Ne te vends pas pour si peu! La nudité, c'est l'être même de l'individu. Elle a un prix inestimable, voilà pourquoi quelqu'un est triste à en mourir. Tu ne crois pas?" Là réside à mon avis tout ce qu'à pu apprendre Hiromi et c'est... Absolument considérable.

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  3. @ Lady K : Heureusement le livre n'est pas très long !!! ^^

    @ Joyce : Oui c'est vrai que ton point de vue est intéressant. Je pense que la lecture a été tellement compliquée pour moi que j'ai du faire abstraction des quelques points intéressants... J'irais lire ta chronique :)

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