dimanche 9 octobre 2011

Dracula (Bram STOKER)

Editions Baudelaire 1967 ; 598 pages ; 27 chapitres

Présentation de l’éditeur : Répondant à l'invitation du conte Dracula qui prépare son prochain voyage en Angleterre, Jonathan Harker découvre à son arrivée dans les Carpates un pays mystérieux. Un pays aux forêts ténébreuses et aux montagnes menaçantes. Un pays peuplé de loups dont les habitants se signent au nom de Dracula. Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu'éprouver une angoisse grandissante. Ce comte, qui contrôle son courrier et verrouille les portes de son château, ne se reflète pas dans les miroirs et se déplace sur les murs en défiant les lois de l'apesanteur...
Jonathan Harker dois se rendre à la terrifiante évidence : il est prisonnier d'un homme qui n'est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres...

Mon avis : Je pense que tout le monde doit connaitre le célèbre « Dracula ». Soit par les films, soit par les séries, ou par les livres. Bref, Dracula est « le » vampire par excellence. Bram Stoker fut le premier, m’a-t-on dit, à avoir humanisé le vampire. (Donc c’est lui que nous devons remercier pour avoir aujourd’hui les Twilight, Vampire Diaries et compagnie…). L’histoire est somme toute assez facile à comprendre, le Comte Dracula essaye d’envahir Londres afin d’accomplir ses méfaits, mais un groupe d’humains vont tout tenter pour l’en empêcher.
Ce livre est écrit sous forme de journal intime, ou parfois de coupure de journaux ainsi que de télécommunications, chaque personnage nous raconte l’histoire de son point de vue. Seul celui du Comte manque à l’appel, ce qui m’a cruellement déstabilisé, d’ailleurs. Mais il ne faut pas trop en vouloir à l’auteur, pour l’époque c’était déjà osé de dessiner Dracula sous les traits d’un homme. L’écriture est assez fluide même si les états d’âmes des personnages, au bout d’un moment, ont commencé à me taper sur le système. Nous suivons donc les aventures de Jonathan Harker en Transylvannie où le Comte le retient prisonnier dans son château. Puis, au fur et à mesure, d’autres personnages font leur apparition. Mina, la fiancée de Jonathan, douce et intelligente. Lucie, la meilleure amie de Mina, jeune fille vertueuse et charmante. Trois hommes se battent pour avoir ses faveurs, Quincey Morris, Arthur Holmwood et le docteur Jack Seward. Survient alors un autre homme, très important pour l’histoire : Van Helsing. C’est à l’aide de cet homme qui en sait plus que les autres sur les vampires qu’ils pourront tenter de tuer la créature. Le rapport entre chaque personnage est très fort. Un lien d’amour presque indestructible les lie, ce qui d’ailleurs m’a beaucoup gêné dans ma lecture. L’auteur ne cesse de clamer l’attachement que ses personnages ont les un pour les autres, ce qui en devient presque ridicule.
Les deux lieux les plus importants où se déroule l’histoire sont donc le château de Dracula, dans les Carpates, et Londres. L’ambiance mystique et malsaine des Carpates est totalement bien décrite et on se sent oppresser tout comme l’est Jonathan Harker dans ce château qui recèle bien des dangers.
Toute la partie à Londres est beaucoup plus longue que le reste du livre. L’auteur nous entraine notamment très souvent dans la maison de Lucie, où se passe une partie de l’intrigue, et dans l’asile de fous appartenant au Docteur Seward.

Le livre et moi : Pour ma part, le personnage qui m’a le plus intéressé était Lucie. C’est grâce à elle que nous pouvons le plus apercevoir les puissants pouvoirs de Dracula et leurs malheureuses conséquences.
Au début de la lecture, j’étais enchantée par le style, le ton, et l’ambiance du livre. Toute l’intrigue dans le château nous emporte dans une terreur muette et nous frissonnons avec Jonathan. Malheureusement, plus l’histoire avançait et plus il devenait difficile pour moi de rester concentrer sur l’histoire. Il y a beaucoup de longueurs, surtout durant la chasse de Dracula par les personnages principaux. On nous abreuve de télécommunications, de télégrammes et autres documents dont on se passerait bien. Les scènes d’actions et d’horreurs sont très bien décrites et intéressantes mais elles sont trop peu en nombre par rapport aux autres. L’auteur passe beaucoup trop de temps à décrire les états d’âmes des personnages ce qui devient, à force, répétitif. J’avoue que la fin du livre pour moi a été vraiment dure à lire, j’en avais plus que marre. Surtout qu’elle m’a déçu car je l’ai trouvé bâclée. Le dénouement est écrit en quelques lignes seulement alors que je l’attendais depuis une dizaine de chapitres. Bref, j’éprouve un réel sentiment de frustration en finissant Dracula alors que le début m’avait enchanté… Mais j’ai entendu dire qu’il y aurait deux versions du livre alors peut-être vais-je essayer de trouver l’autre pour voir si elle n’est pas un peu plus aboutie.
Un autre point m’a grandement dérangé mais qui est sommes toutes, pour l’époque, tout à fait explicable : Les allusions à la religion Chrétienne. Un peu, c’est supportable. Trop, cela devient vraiment gênant… Il est question de Sa bonté et de Son pardon. Les vampires sont tous maudits et sont le mal incarné, tandis que les humains sont blancs comme neige. C’est soit blanc, soit noir, rien d’autre.
Je recommande évidemment ce livre car c’est un classique du genre vampirique et qu’il faut, je pense, pour sa culture générale, l’avoir lu au moins une fois dans sa vie.

Passages préférés : (spoiler)

- Celui où Dracula force Mina à lui sucer le sang afin qu’elle puisse se transformer, cette scène est tout simplement brutale et démontre la cruauté du Comte dans toute sa splendeur.

- La lente transformation de Lucie, très bien décrite et inéluctable.

Citations :

« Ces sentiments pourtant firent bientôt place à la répulsion et à la frayeur quand je vis le comte sortir lentement par la fenêtre et se mettre à ramper, la tête la première, contre le mur du château. »

« Jamais les cyprès, les ifs, les genévriers, n’avaient symbolisé de la sorte la mélancolie ; jamais les arbres n’avaient craqué avant tant de mystère, et jamais les hurlements lointains des chiens n’avaient fait monter dans la nuit un tel présage de malheur. »

« Lucy Westenra, mais à quel point changée ! La douceur que nous lui avions connue était remplacée par une expression dure et cruelle et, au lieu de la pureté, son visage était marqué de voluptueux désirs. »

« La lumière éclaira le visage de Lucy ; ses lèvres étaient écarlates, tout humides de sans frais dont un filet avait coulé sur son menton et souillé son vêtement immaculé de morte. »

« Tout ce corps sensuel, visiblement dépourvu d’âme, c’était comme la dérision diabolique de ce qui avait été la douce candeur de Lucy. »

« Agenouillée sur l’autre lit (…), se détachait la silhouette blanche de sa femme, et près d’elle se tenait un homme grand et mince, habillé de noir. Dans sa main gauche, il tenait les deux mains de Mrs Harker, ou plutôt il les écartait de son buste autant qu’il le pouvait de sorte que les bras de la jeune femme fussent entièrement tendus ; de sa main droite, il lui tenait la nuque, l’obligeant à pencher le visage sur sa poitrine. Sa chemise de nuit blanche était tâchée de sang, et un filet de sang coulait sur la poitrine de l’homme, que sa chemise déchirée laissait à nu. »

« Il est impossible de décrire l’expression de haine et de cruauté déjouée, de colère et de rage diabolique qui parut sur le visage du comte. Son teint de cire, devenu verdâtre, contrastait avec son regard brûlant. »

Autour du roman : Le film de Francis Ford Coppola est un de mes préférés et je le préfère largement au livre, ce qui est rare chez moi ! Je pense qu’il a prit tous les bons côtés de l’histoire, enlevé toutes les longueurs et le superflu, en rajoutant un côté beaucoup plus humain, passionné et amoureux à Dracula. Car on m’avait expliqué que le Dracula de Bram Stoker était le premier à avoir un côté séducteur : Pas du tout. C’est dans le film de Coppola que son attrait sexuel apparaît.

Plus récemment, j’ai entendu parlé de la nouvelle comédie musicale de Kamel Ouali traitant sur le sujet, j’en ai d’ailleurs fais une chronique que vous trouverez Ici. Je me passerais de commentaires…


Pour conclure, un classique du genre que je n’ai pas regretté d’avoir lu mais pour lequel je n’ai vraiment pas pris de plaisir, sauf durant les quelques passages vraiment passionnants mais qui sont si peu nombreux. Il y avait beaucoup trop de longueurs.

5 commentaires:

  1. J'avais beaucoup aimé cette lecture mais comme tu dis il y a des longueurs en particulier lors de la chasse à Dracula en Transylvanie. J'ai beaucoup aimé le personnage de Mina, la plus intelligente de tous mais traitée comme une petite chose fragile et à laquelle il ne faut rien dire, par tous ses messieurs ! Ça m'a un peu agacée.

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  2. Oui c'est vrai qu'il y a également un côté très machiste dans le livre mais c'est un petit peu comme le côté religion, c'est d'époque ^^

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  3. J'ai tout aimé dans le livre,peut-être un peu trop de longueurs dans certains passages,que j'ai trouvé inutiles.Belle chronique ^^

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    1. Merci beaucoup ^^ Oui des longueurs il y en avait...

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  4. Erzebeth Bathory31 mai 2013 à 12:00

    J'ai adoré le lire. Les personnages qui ont été insupportables pour moi étaient Mina et Lucie, mais après je suis pas du tout une fervente de ce genre de personnage féminin. J'ai vraiment aimé lire cette "première" histoire de vampire, car c'est la première connue du grand public mais pas la toute première écrite ^^ Mais effectivement, il faut se replacer dans le contexte historique et j'avoue que le coté religieux m'a aussi saoulé au bout d'un moment, mais ça reste une lecture à faire ^^

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